Il y a plus d’une quinzaine d’années, le fameux acteur égyptien Yéhia El-Fakharani a présenté, sur les planches du théâtre national de l’Etat, le chef-d’œuvre du grand écrivain britannique William Shakespeare : « Le roi Lear ». La pièce a remporté, en ce temps-là, un succès considérable. De nouveau, El-Fakharani répète la même expérience avec une pièce du même nom, mais cette fois-ci sur le théâtre du secteur privé, précisément « Cairo Show » à Tagamo’. Le succès est toujours le même, bien que la catégorie des gens ait changé. Au théâtre national, les billets étaient à la portée de tous. Cette fois-ci, les prix sont plus élevés, la production étant plus gigantesque, en particulier en ce qui concerne les décors et les costumes. Mais, en fait, il s’agit d’une cour royale, d’un roi et de princesses, ce goût du faste rend l’ambiance, et donc l’action, plus logiques et plus réelles.
« Le roi Lear » a été joué à plusieurs reprises sur les planches du théâtre mondial ou dans le cinéma international, notamment avec le film "King Lear”, interprété par Anthony Hopkins en 2018. Mais, Yéhia El-Fakharani, a été le premier à présenter ce personnage dans la région arabe, réalisant une très grande renommée à cet égard, au point qu’en mentionnant le "Roi Lear", il nous vient immédiatement à l'esprit les traits physiques de l’acteur Yéhia El-Fakharani.
L’histoire, comme vous la connaissez bien sûr, est celle du vieux roi Lear qui réunit ses filles : Goneril, Régane et Cordélia. Il leur annonce son désir de se retirer du pouvoir et sa décision de diviser son royaume entre elles. La plus large part sera offerte à celle qui saura lui déclarer qu'elle l'aime le mieux. Alors que les deux aînées n'hésitent pas à jouer la carte de la flagornerie, Cordélia se montre sobre et sincère en affirmant qu'elle l’aimera comme une fille doit aimer son père. Blessé par cette réserve qui pique d'autant plus son orgueil qu'elle émane de son enfant préférée, Lear déshérite Cordélia, partage le royaume entre les deux autres sœurs, la chasse impitoyablement et annonce qu'il ira vivre alternativement sur les terres de Goneril et de Régan. Par la suite, celles-ci chassent leur père qui regrette sa maltraitance à l’égard de sa benjamine.
Une histoire qui peut s’adapter à tous les temps, celle de l’ingratitude des enfants envers leurs parents, mais aussi celle de la prédominance de l’hypocrisie sur la sincérité, ainsi que l’autocratie qui aveugle la vision et rend peu visionnaire. Ainsi, les bons sujets doivent savoir mieux s’exprimer pour guider le pouvoir.